Zone de Texte: Liberté, Égalité, Fraternité est la devise nationale de la France depuis 1848. Malheureusement, cette devise est bien plus théorique que pratique : Nos libertés se réduisent comme une peau de chagrin, le principe d’égalité n’est pas mieux respecté, ce qui a pour effet que les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, quant à la fraternité elle n’a toujours été que théorique. En fait, notre République tient secrètes les raisons réelles de ce mot fraternité, à savoir que ce sont les membres de loges maçonniques, à l’origine de la rédaction de la constitution républicaine qui se reconnaissent sous le terme de frères entre membres de leurs obédiences respectives qui, par ce mot de fraternité sous entendait que ce régime était le leur, et force nous est de constater que, depuis 1789 à nos jours, une large majorité des candidats aux élections étaient membres de ces obédiences, étaient des frères, des membre de la fraternité. 
Sans contester les bienfaits de ces initiatives Révolutionnaires face à la monarchie. Officiellement, l'idée de fraternité vient du préambule de la Constitution de 1848 rédigée pour la mise en place de la Deuxième République. Cette devise figure sur la plupart des monuments publics (mairies et écoles publiques) et sur les papiers officiels provenant de l'État. Le sens ésotérique a depuis toujours été caché à la population.
Comme de très nombreuses dérives aux principes fondamentaux sont constatés, le Rassemblement pour la Liberté (R.P.L.) entend étendre ces principes de liberté et d’égalité à tous les citoyens, sans laisser à une minorité d’entre eux (membres de certaines fraternités le monopole des décisions, raison pour laquelle notre devise est : Liberté, Égalité pour tous) une sorte de monopole.
Face aux dérives scandaleuses du principe républicain, la France actuellement s’oriente à grands pas vers une dictature contre le peuple, laissant les milliardaires (membres de loges le plus souvent, comme par hasard : voir les sociétés secrètes), libres d’accumuler les profits en asservissant de plus en plus la population !


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Liberté de conscience

Liberté de la presse

La censure

Liberté d’expression

Laïcité

La logique étatique

La tendance internationale

Signes religieux à l'école

Liberté du travail

Droit de l’homme

Droits politiques et sociaux

L'anticléricalisme

Liberté et sociologie

Liberté sous contrôle

Constitution sociale de la liberté

Citoyenneté

Libertés publiques

Droit des libertés publiques

Liberté du culte

La liberté pour le R.P.L.







Liberté de conscience

La notion de liberté de conscience est particulièrement délicate à définir, en raison de la multitude de définitions qui lui ont été attribuées, tant sur le plan linguistique, sémantique, historique et géographique. Sa définition compte deux concepts complexes très controversés au cours des siècles, la liberté et la conscience, elle a fait l'objet de multiples débats qui ne sont pas épuisés aujourd'hui. 
Sa définition présente par ailleurs des liens étroits avec les notions voisines de liberté de religion, de liberté d'opinion, de liberté de culte et de tolérance, avec lesquelles elle a été parfois confondue. En raison de l'importance actuelle et des enjeux historiques, idéologiques et théologiques attachés à cette notion, il importe de retracer les étapes de sa construction au cours de l'histoire du Monde occidental dans lequel elle s'est développée.
En admettant que la liberté est le droit que possède l'homme d'agir selon son gré et non sous la pression d'une contrainte extérieure et que la conscience se définit comme le sentiment que l'homme a de lui-même ou de son existence, la liberté de conscience pourrait alors se caractériser par la faculté laissée à chacun d'adopter librement les doctrines religieuses ou philosophiques qu'il juge bonnes, et d'agir en conséquence de ce choix. 
Cette définition fût retenue dans l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, qui affirme : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. 
En fait, à la connaissance des différentes notions précisées dans ce site, les notions de liberté ne sont pas clairement différenciées, mais j’essaye néanmoins de préserver l'universalité de ce droit de l'être humain en essayant de ne pas entrer dans une controverse qui pourrait contribuer à la restreindre. La liberté de conscience est, tout d'abord, une liberté individuelle en ce sens qu'elle est un droit pour tout citoyen de ne pas être privé de sa liberté, sauf dans les cas et selon les formes prévues par la loi. Mais la liberté de conscience est aussi une liberté morale qui fait de la moralité la condition essentielle de l'expression de cette liberté. Il faut savoir que la liberté de conscience, en tant qu'expression personnelle et intime de la conscience morale et religieuse, n'a jamais été combattue en tant que telle à aucune époque de l'histoire. 
Que ce soit dans la Bible, dans les Évangiles, dans les enseignements philosophiques grecs ou dans le droit romain, la liberté intime (secrète) de la conscience humaine a toujours été promue comme le premier signe de l'humanité de l'homme en opposition au Monde animal. Le principal problème toujours été la possibilité de l'expression publique de cette conscience dans une société religieuse ou politique donnée. 
Quand la liberté de conscience a paru être déniée, c'est plutôt ce que nous appelons la liberté de culte, de pratiquer publiquement sa religion, qui était visée. Et le combat millénaire pour la liberté de conscience est, en réalité, celui qui est mené pour la liberté de religion comprise comme étant la conjonction parfaite de deux libertés complémentaires : de conscience (les convictions) et de culte (la pratique).
La notion de liberté de pensée a contribué à préciser celle de liberté de conscience. Dans un sens ancien, la liberté de penser était le droit de manifester sa pensée, même de manière téméraire. Dans une société chrétienne où l'athéisme a longtemps été pratiquement impensable, le professer publiquement (et même intérieurement) était considéré comme une transgression. La liberté de penser a donc pris ce sens de liberté de croire en une possibilité de changer de religion (ou de confession), ou même d'aller jusqu'à abandonner toute croyance religieuse.

Si l'on considère que la liberté de conscience, telle qu'elle a été jugée au cours de l'histoire, est en fait la liberté de religion, on admet généralement qu'elle n'a pris cette valeur positive qu'à partir de l'époque moderne. Sous l'Antiquité, la liberté de religion n'a jamais été considérée comme un droit. La religion se confondait avec l'État et s'imposait à tous les citoyens quelles que soient leurs convictions profondes. 
À part le court moment où plusieurs convictions religieuses étaient tolérées dans l'Empire romain, dès que le christianisme est devenu la religion de l'État sous Théodose Ier (346-395), la liberté de religion fût vivement combattue à la fois par les empereurs et par l'Église elle-même. On en trouve les traces dans les écrits polémiques des Pères de l'Église, en particulier ceux d'Augustin (354-430), l'évêque d'Hippone, et dans les décisions des premiers conciles. Toutes les propositions doctrinales ou ecclésiales hétérodoxes se sont vues accusées d'hérésie, qualifiées de schismatiques et ont été frappées d'anathème. 
Au Moyen Âge, en dépit d'une activité intellectuelle, artistique et religieuse intense et multiforme, la promotion de l'unité de la foi a contré toute revendication de liberté en cette matière. Magistralement épaulée par les écrits de Thomas d'Aquin (1225-1274), la législation ecclésiastique et civile n'a cessé de se préciser et de se durcir envers les dissidents. Une institution spéciale, l'Inquisition, a notamment été créée en 1231 par le pape Grégoire IX dans le but de préserver par des moyens coercitifs le contenu de la vraie foi 
Car il s'agit bien du problème de la Vérité du message divin proposé par l'Église, et c'est le salut de ses fidèles qui est en jeu. Pour les théologiens catholiques, et ce jusqu'au décret sur la liberté religieuse pris par le deuxième concile du Vatican en 1965, l'absolue indépendance de la conscience est chose à la fois absurde et impossible pour un être créé et racheté par Dieu. 
L'Église catholique s'est aussi longtemps présentée comme le garant absolu de l'authenticité de la foi et le moyen de passage obligé pour l'adhésion des fidèles à la Vérité révélée. Si elle n'a jamais considéré comme licite de forcer quelqu'un à croire (qu'il soit païen ou infidèle), elle a toujours affirmé qu'une personne ayant reçu le baptême catholique ne peut s'autoriser en aucune façon, au risque d'être damnée et de compromettre le salut de ses proches, à le discuter, le contester, ou même le réfuter en sa conscience.
C'est la définition (pourtant encore restrictive) du libre examen par Martin Luther et le succès des différentes Réformes au XVIe siècle qui ont permis un changement progressif d'interprétation dans ce domaine. Et ce sont les philosophies libérales puis des Lumières des XVIIe et XVIIIe siècles qui ont préparé la promotion de la liberté de conscience telle qu'elle est entendue actuellement dans nos sociétés démocratiques et pluralistes. Abandonnant le seul terrain religieux, la liberté de conscience s'est sécularisée à partir du XIXe siècle. 
C'est ainsi que l'on peut actuellement parler du combat pour la liberté de conscience comme de celui mené par les mentalités modernes pour exiger de la part de toutes les institutions (religieuses, politiques ou sociales) que la conscience individuelle de chaque être humain soit reconnue dans son intégrité et son individualité. 
Cette reconnaissance et ce respect mutuel concédés sont considérés comme indispensables à l'homme afin qu'il puisse adhérer librement aux convictions religieuses, politiques ou morales dont il a besoin pour donner un sens à son existence ou à son action. C'est ce sens-là qui, pour la première fois, est exprimé dans la Déclaration d'indépendance américaine de 1776 et dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Liberté de la presse

Nous devons la liberté de la presse aux auteurs de la Constitution américaine, quelques années seulement avant les acteurs de la Révolution française. Ils ont fait de la liberté de la presse le principe cardinal de l'État moderne, la condition d'exercice des libertés politiques ou personnelles. C’était un moyen permettant de mesurer le degré d'accomplissement, pour une société démocratique, de son idéal de citoyenneté et de réalisation du bonheur personnel. 
Depuis, nous sommes au regret de constater les différences entre ces commandements de la liberté de la presse et les réalités, très décevantes, de son exercice ! Cet écart entre l'idéal et la réalité, toujours trop grand, n'est-il pas plus difficile à apprécier, tandis que se propage, à l'intérieur des frontières nationales comme à l'échelle internationale, le mythe du quatrième pouvoir ?
 Ce problème ne date pas d’aujourd’hui, déjà, en 1835, Alexis de Tocqueville voyait dans la multiplication des journaux l'avènement d'une société nouvelle, moins individualiste certes, et plus attachée, selon lui, à l'égalité entre les hommes qu'aux progrès de la liberté. Puis, en 1894, Émile Zola instruisait le procès du journalisme naissant : L'information, écrivait-il, a transformé le journalisme, tué les grands articles, tué la critique littéraire, donné chaque jour plus de place aux dépêches, aux nouvelles, grandes ou petites, aux procès-verbaux des reporters et des interviewers. 
Le journaliste moderne est né entre ces deux dates, en même temps que les premiers grands quotidiens. Ces journaux gagnaient rapidement des lecteurs, par centaines de milliers, puis par millions en France, puis aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Les journalistes tenaient un rôle social inédit, cumulant l'autorité du savoir et l'art de la communication. Puis, au fil des années, jusqu'à la Première Guerre mondiale, les démocraties ont institué les journalistes dans un rôle important, celui de l'information. Un rôle officiel de médiateurs leurs était attribué. D'un côté, les lecteurs toujours plus nombreux et, de l'autre, les acteurs des événements ou bien les représentants des arts et des sciences. 
Suite à cela, les journalistes se sont trouvés engagés dans une autre médiation ou dans d'autres tractations, indifférentes aux lecteurs – avec leurs confrères d'un côté, et avec les dirigeants de leur journal de l'autre –, condamnés à respecter la ligne du journal tout en souscrivant aux règles admises par leurs pairs, quelle que soit leur appréciation personnelle à propos de celles-ci comme à propos de celle-là. Les journalistes devaient alors obéir aux directives de leur hiérarchie… sous l’emprise de l’argent, puis petit à petit, des politiques pourvoyeurs de subventions ! 
Suite à ces dérives, le rôle de médiateur joué par les journalistes est devenu plus difficile que jamais. Les besoins en information sont toujours plus difficiles à satisfaire, en raison de la croissance de son abondance et de sa complexité. Parce que les machines qui sont censées assurer une communication plus satisfaisante des pensées et des opinions entre les hommes sont mises au service d'une société plus encline à l'excommunication qu'à la communication. 

Il est de plus en plus difficile pour les journalistes, pour conserver leurs distances vis-à-vis de ceux qui rêvent de les compromettre : Mettre en valeur les héros d'un jour comme les experts, les savants comme les artistes, les puissants enfin, dont tous ne sont pas au nombre des gouvernants n’est jamais facile. C'est dans le maintien de cette distance égale vis-à-vis de leurs interlocuteurs obligés que réside la seule confiance qui compte à leurs yeux : celle des lecteurs ou des téléspectateurs, qui doivent toujours garder, en démocratie, le dernier mot, en théorie !

De nos jours, la mise en place et le développement des médias – presse, radio, télévision, nouveaux médias – dépendent, en dernier ressort, de la mission que l'on entend leur assigner : 
moyens entre les mains des gouvernants, pour éduquer le peuple, pour l'édifier ou pour le libérer ? 
moyens offerts aux gens pour leur permettre de s'exprimer ou pour accéder à l'expression de la pensée des autres 
instruments pédagogiques entre les mains des mandarins ? 
ou bien moyens d'expression accessibles à tous ?

La première de ces conceptions peut être qualifiée indifféremment de paternaliste, élitiste, autoritaire, conservatrice ou totalitaire. Sa logique est, quoi qu'on en dise, toujours la même. Son discours puise dans le même vocabulaire. Il invoque, bien entendu, l'idéal démocratique, l'intérêt bien compris du peuple, et la sauvegarde, par surcroît, de son identité culturelle 

Cette doctrine, vers laquelle les idées reçues sur le quatrième pouvoir font encore pencher bon nombre de nos concitoyens, prétend ceci : que les médias doivent éduquer les hommes, en tant que citoyens et en tant que personnes, et qu'ils constituent par conséquent des instruments, entre les mains des dirigeants, pour propager ces idéaux, ces œuvres de culture ou ces connaissances, faute desquels le peuple demeurerait esclave de lui-même et des préjugés de son temps.

C'est de cette conception que se réclamaient les démocraties socialistes, avec l'U.R.S.S. pour chef de file. Les régimes autoritaires qui fleurissent dans le Tiers Monde reproduisent, souvent sans le dire, parfois en le disant, cette conception. Selon eux, les organes d'information se doivent de propager, avant toute autre chose, la parole du pouvoir en place, à l'exclusion de toute parole dissidente 
Dans les deux cas, dans les régimes totalitaires, et dans tous ceux qui sont peu ou prou autoritaires, la censure des fonctionnaires de l'État à l'endroit de ce que les journalistes ou les créateurs publient se justifie pleinement. Les médias sont en effet tenus de sauvegarder l'ordre culturel et moral qui est établi, au nom du bonheur du peuple et de leur libération progressive. A titre d’exemple : Le journal La Patrie, datant du 7 février 1915, publié après un passage à la censure, présente des blancs qui ne laissent aucun doute sur l'efficacité du travail des Autorités au cours de la Première Guerre mondiale.
La seconde conception est celle qui conduit jusqu'à son terme la logique de l'impératif démocratique concernant la garantie des libertés personnelles et politiques, faute desquelles la démocratie n'est plus qu'un mot. Sans dénier aux médias leur rôle dans la formation des opinions, dans la diffusion des connaissances et l'éducation des hommes, cette conception considère que les médias, quels qu'ils soient, doivent permettre aux hommes, avant toute autre chose, de communiquer les uns avec les autres par le truchement de leur pensée et de leurs œuvres. 
Ainsi, dans le droit fil des auteurs de la Constitution américaine et des acteurs de la Révolution française, cette doctrine adopte le postulat libéral : personne n'a le monopole de la vérité. Elle se refuse à admettre que le vrai, le beau ou le juste ne puissent jamais appartenir à un seul homme, à un seul parti, à une seule caste – celle de mandarins – ou à une seule classe sociale.
Cette conception permet seule, en même temps que la clarification des relations entre l'État et les médias, la détermination de ce principe : le dernier mot, en démocratie, doit revenir à ceux qui lisent les journaux, écoutent la radio ou regardent la télévision. Et s'écarter, si peu que ce soit, de la régulation des médias par le jeu de la concurrence, c'est s'engager, qu'on le veuille ou non, vers une société de mandarins, chargés de mission de l'ordre moral, ou agents de l'appareil idéologique de l'État. « l’ARCOM » en est un exemple en France : fermer d’autorité une chaine de télévision constitue une grave atteinte aux principes de liberté !

À quelles conditions les sociétés démocratiques, héritières de l'inspiration libérale du XVIIIe siècle, pourront-elles réduire cet écart toujours trop grand entre les commandements de la liberté de communication et les réalités de son exercice ? Quelles chances ont-elles de réunir ces conditions ? 

À ce point, la technique juridique et ses instruments doivent apparaître pour ce qu'ils sont : les moyens d'une liberté dont ils organisent et protègent l'exercice. À ces moyens, conditions nécessaires mais non suffisantes de la liberté, il faut en ajouter d'autres, qui ressortissent au domaine des mœurs et des idées reçues. 

D'une autre nature, ces moyens précèdent et suivent les moyens du droit positif : en l'occurrence, ils président à leur élaboration et, leurs conférant une ultime signification, ils en assurent l'efficacité ou l'effectivité Pour l'heure, ces moyens sont ceux du combat contre certaines idées reçues : les unes concernent l'information et ses pouvoirs, les autres, la liberté d'information et ses conditions.

Il faut, en premier lieu, démythifier l'information. Élément constitutif d'une société démocratique, l'idéal de l'information pour tous se nourrit d'une idée, dangereuse, sinon fausse, qui remonte aux années 1930-1940 : l'idée selon laquelle les moyens d'information, décrétés quatrième pouvoir, sont immanquablement les alliés de la démocratie et de la participation des citoyens à la gestion des affaires qui les concernent. 

Sans jamais se lasser, depuis 1945, professeurs et journalistes, politiques ou simples citoyens ont répété, des deux côtés de l'Atlantique, à l'O.N.U. ou à l'U.N.E.S.C.O., que la démocratie triompherait nécessairement le jour où les citoyens disposeraient enfin d'une information complète et objective. 

Idée reçue ou conviction d'autant plus répandue qu'elle se prête à toutes les transfigurations : ainsi l'équivalence entre l'information et la démocratie, autre version de ce slogan, tout aussi trompeur, qui assimile le savoir et le pouvoir. Pourquoi, en effet, la presse et la radio-télévision, vouées à l'information et décrétées toutes-puissantes, ne seraient-elles pas les instruments privilégiés du changement et du progrès social ? Pourquoi ne transformeraient-elles pas le style des relations entre les hommes, la substance même de la vie sociale ?

Il est vrai que l'information est aujourd'hui plus abondante et peut-être aussi plus complète qu'hier. Il est vrai aussi qu'elle circule mieux et plus vite : son réseau est en passe de devenir planétaire, avec des voies transcontinentales, des autoroutes nationales et des chemins vicinaux. Mais ce constat, heureux, se heurte à une banalité que notre société dite de communication oublie trop souvent : l'information ne vaut que pour celui qui a appris à s'en servir. Elle ne revêt de signification que par rapport à celui qui la diffuse, elle ne représente un pouvoir que pour celui qui, après l'avoir comprise, a les moyens d'en tirer un certain parti.

Aux idées reçues des années de l'après-guerre, il faut substituer cette conviction, dont se réclame la problématique de la liberté de communication : ce qui définit la démocratie, ce n'est pas la quantité d'informations ou de journaux disponibles, mais le combat sans fin pour accroître les capacités de chacun à communiquer l'expression de sa pensée ou à accéder à l'expression de la pensée d'autrui. Ou bien, si l'on préfère une autre formulation : ce qui définit la démocratie, c'est le combat toujours recommencé et jamais gagné contre toutes les formes d'inégalités dans la libre expression des pensées de chacun et dans le libre accès aux pensées d'autrui, quelles qu'elles soient.
Deuxième condition : consacrer le journalisme comme métier. La liberté d'expression n'est l'apanage de personne : les journalistes n'en ont pas le monopole. Et le journalisme est une profession ouverte, dont l'accès ne peut être subordonné qu'à l'appréciation de la capacité à participer à l'élaboration d'un journal. 

Cette double constatation n'est nullement exclusive de l'idée selon laquelle le journalisme est un métier, c'est-à-dire à la fois un savoir et un savoir-faire, s'apprenant sur le tas ou dans une école. Journalisme qu'aucun autre pays mieux que les États-Unis n'a consacré comme métier, avec ses rites, ses procédures, ses dogmes. À un moindre degré, l'Europe a fait du journalisme une discipline à part entière. Il reste que, depuis les années 1950, tout s'est passé, aux États-Unis et en Europe, comme si les journalistes et les instituteurs tenaient des discours de plus en plus semblables, à propos aussi bien de leur rôle dans la société que des responsabilités particulières qu'il implique. 

Sous couvert de l'ouverture au monde, ou afin d'aiguiser la curiosité de leurs élèves, certains pédagogues militent en faveur de l'introduction des médias à l'école. Symétriquement, les maîtres des médias se disent les instituteurs du XXe siècle, impatients d'hériter enfin d'un prestige longtemps convoité. En confondant ainsi le journal et l'école, en assimilant le journaliste à un instituteur, ils condamnent le journalisme à n'être jamais perçu comme un métier. Ils croient en rehausser le prestige et ils ôtent toute possibilité de se professionnaliser. Car ils oublient que l'actualité n'a pas la même place dans l'univers de l'école que dans celui des organes d'information : simple illustration dans celui-là, elle constitue la matière essentielle de celui-ci. Ils oublient que, dans les démocraties pluralistes, la fréquentation de l'école est obligatoire pour tous, par la vertu de ce même idéal qui rend facultative, pour chacun, la fréquentation des moyens d'information.

Les clichés sur l'information, sur son rôle ou sur son pouvoir, les images bienveillantes et risquées du journalisme : ces diverses représentations militent pareillement en faveur de l'intervention de l'État dans le Monde des médias, dissimulant à nos yeux la frontière séparant celles des interventions qui sont légitimes de celles qui ne le sont pas. Pourquoi en effet l'État ne serait-il pas fondé à intervenir dans l'organisation ou le fonctionnement de médias dont on a décidé qu'ils constituaient un quatrième pouvoir ? 

Il n'en est pas moins vrai que nous sommes sensibles, en cette fin du XXe siècle, et peut-être plus en France que dans les autres pays occidentaux, à l'argument de la responsabilité sociale des médias, au point d'admettre et de tenir pour légitime n'importe quelle intervention du législateur ou des gouvernants dans la mise en place des médias, dans leur fonctionnement ou dans leur organisation. Au point de plaider, au nom de l'intérêt public, pour une moralisation ou un contrôle des médias qui n'a rien à voir avec les limitations que l'État a le devoir d'apporter à la liberté de publication, à la liberté de rendre publics certains faits, certaines idées ou certaines œuvres

Au bout de la logique du droit du public à l'information, comme au bout de l'utopie libertaire du journalisme ou de l'information par tous, il y a l'étouffement de la liberté de communication, telle que nous l'avons définie, au nom de la liberté d'expression de tous et de chacun. Au bout de ces ambitions généreuses et contrastées, il y a la fin du journalisme, devenu journalisme d'État parce que l'État était pressé par les préjugés de gérer les médias plutôt que de garantir à tous le droit à la liberté de communication. Au bout de ces revendications actuelles inégalement défendues en Occident, il y a l'idée que la magistrature de l'État sur les médias vaut mieux, au total, que la concurrence entre des médias totalement soustraits à son influence.

Certains discours contemporains ne manquent pas, en effet, parmi les pays occidentaux ou au sein des organismes internationaux, de reléguer au second plan la liberté de la presse ou la liberté de la radio-télévision. Insensiblement :
On ne parle plus guère de la liberté de créer un journal, mais de la protection du pluralisme. 
On ne parle plus guère de la liberté d'investigation des journalistes, mais de la nécessité de protéger les pouvoirs et les particuliers. 
On ne parle plus guère de la liberté de choix des lecteurs, mais de la nécessaire protection de son identité culturelle. 
On ne parle plus guère de la libre circulation de l'information, mais du rééquilibrage indispensable de nos échanges de films ou de nouvelles avec l'étranger.

Ce que ces clichés trompeurs et ces promesses illusoires transgressent, c'est le principe selon lequel la liberté de la presse, de la radio et de la télévision n'appartient qu'à elles, et à elles seules, et que cette liberté n'a d'autre justification qu'elle-même. Ce qu'ils feignent d'ignorer, c'est que la liberté de ceux qui s'expriment par les médias, sous quelque forme que ce soit, ne doit être limitée que par le double respect de la sécurité de chacun, considéré dans sa personne, et de la sécurité de tous, en ce qu'ils constituent, ensemble, une collectivité. 

Enfin, ce que ces clichés et ces promesses dissimulent, c'est un enseignement oublié de l'histoire : que les médias doivent toujours laisser le dernier mot à leurs usagers, et que la souveraineté des lecteurs ou des téléspectateurs réside précisément dans leur faculté de choix entre des journaux ou entre des programmes nombreux et variés. Ce qu'ils dissimulent, en d'autres termes, c'est que la loi de la démocratie commande de préférer la souveraineté des lecteurs, des auditeurs et des téléspectateurs au bon plaisir de ceux qui s'expriment par les médias ou aux seuls intérêts de ceux qui seraient tentés de les assujettir. 

La concurrence entre des organismes d'information indépendants est le seul moyen d'offrir à chacun ce qu'il veut, ou de lui donner l'occasion de connaître autre chose que ce qu'il connaît déjà ; qu'à l'information ou à la culture d'État, autre nom de la propagande, il n'y a pas d'autre alternative que la loi du marché. 


La censure



Que désigne la censure ?

La censure religieuse

La censure royale

La censure sociale

Les contradictions de la censure

La censure actuelle






Que désigne la censure ?

Au sens propre, le terme censure désigne à la fois l'action de condamner un texte ou une opinion, d'en interdire sa diffusion, et l'institution qui prononce cette condamnation. 

Le terme trouve son origine dans une institution de la République romaine, celle des censeurs, deux magistrats chargés tous les cinq ans d'évaluer (en latin censere) le nombre des citoyens, de les répartir en classes en fonction de leur richesse, et d'exclure de ces listes les citoyens de mauvaises mœurs

Depuis la fin du Moyen Âge, on appelle censure une institution officielle qui, pour toute publication d'un écrit ou représentation d'un spectacle, délivre une autorisation préalable et peut exiger pour cela des modifications ou des suppressions de passages de l'œuvre. Une institution de ce type a existé dans chaque pays d'Europe à partir de la Renaissance. 

Dans la France d'Ancien Régime, elle jouait un rôle central dans la vie politique, religieuse et culturelle. Elle a pratiquement disparu en Occident aux XVIIIe et XIXe siècles, sous l'effet de deux grands processus : d'une part, les transformations politiques qui ont mené de l'absolutisme à l'instauration durable d'un régime parlementaire libéral ; d'autre part, le processus d'autonomisation de la vie culturelle par rapport aux pouvoirs politique et religieux. Cependant, un certain nombre de pays appliquent encore de façon très rigoureuse ce type de censure, notamment l'Arabie Saoudite, la Biélorussie, la république populaire de Chine, la Corée du Nord, Cuba, l'Iran, la Tunisie ou le Vietnam.

En dehors de ces pays à régime autoritaire, le terme est encore employé dans son sens initial pour désigner des instances qui, dans certains domaines culturels (le cinéma, en particulier) ou dans des circonstances particulières, continuent de délivrer des autorisations préalables. Mais, du moins dans le langage courant, le mot est de plus en plus fréquemment utilisé dans un sens élargi, d'une façon en partie métaphorique. 

On a ainsi pu parler de censures économiques pour désigner des mécanismes qui, bien qu'ils n'impliquent aucune institution de censure au sens propre, produisent néanmoins quelques-uns des effets caractéristiques de ces institutions.


La censure religieuse

Les origines religieuses de la censure ne font aucun doute. Les réflexions sur la censure ont presque toujours pour point de référence des institutions apparues aux XVIe et XVIIe siècles. Le pouvoir religieux, puis le pouvoir royal, les mettent alors en place pour contrôler la vie culturelle et idéologique, et particulièrement la circulation des écrits. Si cette aspiration à régenter la diffusion des œuvres et des idées susciterait aujourd'hui une large réprobation, ce n'était pas le cas à l'époque. 

Depuis très longtemps, en effet, l'Église catholique exerçait dans les faits un quasi-monopole sur la vie culturelle, à travers son emprise sur l'ensemble de la société, et spécialement sur l'institution scolaire. Par le biais notamment des premières universités qui se sont développées sous son contrôle à compter du XIIe siècle, elle surveillait le travail des copistes et l'activité des libraires. Mais, à partir du XVe siècle, l'écrit tend à lui échapper. L'apparition de l'imprimerie facilite considérablement la reproduction et la circulation des textes. Le succès de l'imprimerie se produit de surcroît dans un contexte de multiplication des crises au sein de l'Église. 

L'imprimerie semble même prendre une part active dans la diffusion des nouvelles doctrines, comme le montre l'exemple du protestantisme. Durant la première moitié du XVIe siècle, le pouvoir pontifical cherche donc des moyens d'empêcher les imprimeurs de reproduire tout ce qui est contraire ou opposé à la foi catholique ou susceptible d'engendrer le scandale dans l'esprit des fidèles 

À l'instar de la faculté de théologie de Paris, en 1544, d'autres universités, ainsi que les Inquisitions d'Espagne, du Portugal et de Venise publient leur Index des livres prohibés (Index librorum prohibitorum). L'Index romain, valable pour toute l'Église catholique, paraît quant à lui pour la première fois en 1559. À l'époque, la même volonté de contrôle de la circulation des idées se manifeste dans les territoires qui se sont affranchis de la tutelle catholique, de la part des nouvelles autorités religieuses luthériennes, calvinistes ou anglicanes. 

Jusqu'à sa suppression en 1966, le Vatican va régulièrement mettre à jour cette liste d'ouvrages dont la lecture est interdite aux catholiques romains ; les fidèles sont appelés à s'en débarrasser s'ils les détiennent. Il s'agit, tout particulièrement, de textes qui mettent en cause les dogmes et les croyances de l'Église, d'écrits inconciliables avec les Écritures ou d'ouvrages à caractères licencieux. La censure préalable de ce que publient les ecclésiastiques, en particulier les théologiens, est quant à elle toujours en vigueur.

La censure royale

L'écrit est également utilisé contre le pouvoir temporel. Dès le XVIe siècle, l'imprimé joue dans toute l'Europe un rôle crucial dans les luttes politiques, en particulier au travers des libelles et des placards. Les opposants au Prince y formulent souvent avec violence leurs attaques. Les monarques s'inquiètent par ailleurs des écrits qui contribuent à diffuser l'hétérodoxie dans leur royaume. Aussi engagent-ils, très tôt après l'invention de l'imprimerie, une politique de répression : les imprimeurs d'écrits séditieux sont sanctionnés par des amendes souvent très lourdes, la prison ou même la potence. Cette politique n'est cependant pas toujours appliquée avec la même sévérité. Elle connaît des assouplissements, en fonction de la conjoncture et de la tolérance du Prince.

En France, sous le règne d'Henri IV, elle semble ainsi avoir été plus légère. C'est sous le règne de son fils, Louis XIII, que s'organise une politique systématique à l'égard de l'écrit. Des institutions permanentes voient le jour pour surveiller tout ce qui est imprimé dans le royaume. Il ne s'agit pas simplement de soutenir la censure religieuse, mais de mettre en place une censure civile, à certains égards concurrents. Ces initiatives qui doivent beaucoup à Richelieu, s'inscrivent dans le cadre de la sécularisation du pouvoir royal et de l'évolution vers la monarchie absolue. 

L'institutionnalisation de la censure royale participe de la même politique que la création des académies qui se produit à la même époque : il s'agit, pour le pouvoir, de contrôler la vie culturelle afin que celle-ci serve la seule grandeur du roi.

De 1624 à 1653, un système fondé sur le principe du privilège se met ainsi en place. Aucun ouvrage ne peut être publié sans un privilège du roi qui accorde à un imprimeur, et à lui seul, l'autorisation de reproduire un texte. Un corps de censeurs est créé. Il examine chaque livre et arrête la version dans laquelle, le cas échéant, le texte est approuvé. L'imprimeur se voit remettre une permission scellée. L'autorisation royale est souvent argumentée et imprimée dans le livre lui-même. La censure, en effet, ne fait pas qu'interdire des textes ; elle est aussi une institution par laquelle le roi recommande des ouvrages à ses sujets. Le système a perduré jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Il a simplement subi des réorganisations, en particulier en raison du nombre croissant des manuscrits. 

Au XVIIIe siècle, l'administration de la censure, qui prend le nom de Librairie, a pratiquement la taille d'un ministère. La presse périodique est soumise à un système reposant également sur le principe du privilège : en 1631, Théophraste Renaudot et ses descendants reçoivent à perpétuité le privilège royal d'imprimer les choses passées et avenues, ou qui se passeront tant dedans qu'au dehors du royaume Une presse officielle en position de monopole est ainsi créée : seul le journal de Renaudot, La Gazette, est autorisé. Parce que seuls les ministres savent distinguer les choses qui doivent être lues et celles qu'il faut donner au public, le gouvernement veille à son contenu. 

En 1666, Louis XIV et Colbert créent, sur le même modèle, Le Journal des savants qui recense les livres importants en littérature et en sciences. Le Mercure galant, tourné vers le divertissement, voit le jour en 1672.

La censure sociale

Si nous sommes sortis du moyen-âge, il est des principes de censure qui sont très tenaces. Nos gouvernements successifs, au mépris des principes de la démocratie, par peur des réactions de la population, nous cachent un nombre considérable de leurs exploits, leur appliquant une censure totale. Mais il est encore certaines personnes assez courageuses pour rompre avec ces censures en révélant au public les abus censurés.

A titre d’exemple, je reprends ici un message diffusé sur Internet qui est, à n’en pas douter, bien dérangeant pour les services sociaux français, jugez vous-même. :

Censure sur LA CARTE VITALE (message repris intégralement) :

Nous payons 8.83 € par mois à ceux qui vomissent la France et mettent le feu à nos voitures, et pour leur payer leurs soins, notre mutuelle a augmenté de 12%


















Dominique HALET, Responsable Secteur Sud
Conseil général de l'Ain
Agence du Haut Bugey
115 Avenue du Québec
01460 MONTREAL LA CLUSE (France)
Tél 04 74 76 02 66
Fax 04 74 76 70 19

Combien de personnes sont au courant de cette mascarade ?

J'ai découvert, sur le relevé de ma Mutuelle, que je contribue désormais au financement de la CMU. 8,83€/mois.

Saviez-vous que les sans-papiers bénéficient d'un remboursement à 100 %, sans aucun ticket modérateur, pour l'ensemble de leurs soins médicaux ? Leurs sont gratuits : Médecine d'urgence, soins liés à la grossesse, vaccinations, lunettes, frais dentaires et même les cures, alors que la grande majorité des Français ne peut même pas s'offrir le luxe de prothèses dentaires ! 

Si vous doutez de cette information demandez donc à votre dentiste ! Ce dispositif intitulé AIDE MÉDICALE DE L'ÉTAT a été créé par Martine AUBRY en 1998 et n'a jamais été abrogé par ses successeurs. Le budget alloué était alors de 47 millions d'euros.

Il ne fallait pas effrayer le brave citoyen !
Depuis 12 ans, ce Budget a bénéficié chaque année, de larges rallonges pour atteindre plus de 1400% d'augmentation.

Il s’élève actuellement à 670 millions d'euros par an soit, en moyenne, 3350 euros par clandestin. C'est un véritable scandale, dénoncé dans un rapport par 

Claude GOASGUEN.

Ce rapport sera, comme de nombreux autres, très soigneusement enterré ! Pourquoi les journalistes de l'Audiovisuel, optent-ils pour la langue de bois ou, au mieux, le silence face à cette réalité ?
Faites circuler comme je viens de le faire :
TOUT LE MONDE DOIT LE SAVOIR !

Faire circuler en masse à toutes vos relations, les Français doivent être informés des injustices, que nous subissons tous les jours et de plus en plus.
Fin de citation.

Je salue volontiers le courage de Monsieur Halet, un bel exemple à suivre mais qui fait malheureusement défaut en France. C’est en raison d’exploits de ce genre que le R.P.L. est partisan de la suppression totale de l’URSSAF et de la sécurité sociale : une source de gaspillage monumental pour une protection de plus en plus réduite (mais pour les Français seulement, eux, ne sont bons que pour payer, un scandale bien caché et censuré dans la presse). Pour rappel, le R.P.L. instaurera la gratuité totale des soins médicaux (y compris pour les médecines relevant de la naturothérapie), tout ceci pour lutter contre les gaspillages !



Les contradictions de la censure

On considère généralement que la censure royale en France a appuyé au XVIIe siècle la Contre-Réforme et qu'elle a fortement affaibli les adversaires ou les critiques de la monarchie absolue, les jansénistes par exemple. Restée en vigueur jusqu'en 1789, elle a aussi exercé des effets à long terme sur la vie culturelle française. 

Par exemple, elle n'a pu que stimuler des formes d'écritures qui, comme l'euphémisme ou l'ironie, permettaient de déjouer la vigilance des censeurs. Tout comme en Espagne et en Italie, elle a aussi contribué à imposer un style national marqué par l'hégémonie de la littérature, au détriment des sciences modernes, lesquelles se sont surtout développées dans les pays en rupture avec l'Église romaine. Au regard des objectifs que le pouvoir monarchique lui assignait, la censure a exercé des effets négatifs et même contre-productifs. 

Ainsi, elle n'est pas totalement parvenue à empêcher la circulation dans le royaume des textes interdits. Les ouvrages qui ne pouvaient être imprimés en France l'étaient à l'étranger. Des livres protestants étaient imprimés en pays réformés, en particulier dans les républiques de Genève ou des Provinces-Unies et dans le royaume de Prusse – où les protestants français avaient trouvé refuge après la révocation de l'édit de Nantes en 1685. 

Ils faisaient ensuite l'objet d'une circulation clandestine, sous petits formats, au travers des colporteurs. Certains textes interdits étaient aussi reproduits en France. Les imprimeurs qui se livraient à cette activité prenaient des risques, mais ils en tiraient de gros profits, car les livres condamnés par la censure étaient très recherchés. 

Manifestement, les couches sociales qui avaient accès au livre ne se contentaient plus des lectures que le roi recommandait à ses sujets. Diderot écrivait dans sa Lettre sur le commerce de la librairie : Plus la proscription était sévère, plus elle haussait le prix du livre, plus elle excitait la curiosité de le lire, plus il était acheté, plus il était lu. Un effet de la censure a donc été le développement d'une édition clandestine. Celle-ci a permis dès le XVIIe siècle la diffusion d'un livre comme Les Provinciales de Pascal, et a pris une importance massive au siècle suivant. 

Les textes de philosophes interdits pour leurs attaques contre la religion et leurs implications politiques, comme ceux de Spinoza et des spinozistes, ont ainsi pu circuler clandestinement aux XVIIe et XVIIIe siècles dans toute l'Europe. Il en fut de même pour une abondante littérature libertine et pornographique et pour de nombreux pamphlets relatifs à la vie privée scandaleuse du roi et de son entourage. La censure a ainsi engendré un commerce très profitable qui bénéficiait en partie à des imprimeurs étrangers. À cet égard, elle a constitué un frein au développement de l'édition en France.

Plus généralement, elle a engendré des contradictions de plus en plus visibles. Au cours du XVIIIe siècle, la frontière entre les ouvrages autorisés et les textes interdits devint de moins en moins claire. Au système unique de la permission scellée qu'un imprimeur recevait pour une longue durée s'étaient en effet progressivement ajoutées des autorisations d'imprimer qui, moins formelles, étaient révocables à tout moment par le roi. 

De plus, la décision rendue sur un ouvrage devenait plus arbitraire : elle semblait dépendre, presque autant que de son contenu, de la capacité de son auteur à activer ses réseaux d'influence pour obtenir le censeur qui lui soit le moins défavorable. En France, Malesherbes, directeur de la Librairie à partir de 1750, semble avoir été très conscient des contradictions de l'institution, ce qui l'a conduit à assouplir la censure sur les livres. En revanche, en matière de presse périodique, la surveillance de la police royale sur la presse clandestine a été renforcée à plusieurs reprises au cours du XVIIIe siècle. Cette répression accrue suggère qu'à la fin de l'Ancien Régime la censure ne faisait que soutenir artificiellement un régime qui ne parvenait plus à inspirer l'autorité par d'autres moyens.

L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert fournit sans doute une bonne illustration des contradictions de la censure sous l'Ancien Régime. L'entreprise a été perçue comme une machine de guerre pour affaiblir la religion et l'autorité de l'État. Mais elle n'a paradoxalement été possible que par la bienveillance de certains censeurs, en particulier Malesherbes. 

En 1759, son privilège est néanmoins révoqué. Ses éditeurs doivent en arrêter officiellement la publication. L'Église, quant à elle, la met à l'Index et demande aux catholiques qui la détiennent de la brûler, sous peine d'excommunication. Tout cela n'a pas empêché L'Encyclopédie de devenir l'un des best-sellers du siècle.

Source : L’Encyclopédie Universalis

La censure actuelle


Beaucoup plus sournoise qu’autrefois, la censure est loin d’avoir disparue en France, même si les autorités affirment qu’elle n’existe pas. Depuis la dictature (de fait) à Macron, elle s’intensifie d’année en année dans le seul but de se maintenir au pouvoir. Comment opère l’État pour fausser l’information à son avantage ?

Simplement par en achetant au moyen de subventions colossales les journaux qui lui sont favorables. Pour en prendre conscience, il suffit de parcourir les montants des subventions attribuées à la presse pro-gouvernementale à celles attribuées à ses opposants. 

C’est par l’argent des contribuables que la presse est tenue en laisse aujourd’hui ! Ce système est particulièrement observable à l’approche des élections. Les candidats promacronnistes ou ceux assez proches, comme Les Républicains par exemple (plusieurs ministres de cette couleur sont en place) ont eu, lors de la campagne pour les présidentielles, une multitude d’articles et de reportages d’appui, alors que d’autres ont été purement et simplement oubliés, sans même parler de la campagne de diabolisation intensive dont ont été victimes les candidats soutenant Mélenchon, le Pen et Zemmour. Cette propagande honteuse est totalement contraire à l’esprit démocratique et constitue une violation certaine de la régularité des élections. Taxer ses opposants de fachistes, d’extrémistes, et autres noms d’oiseaux du même niveau, à longueur de journée sur les chaînes de télévision nationales et de la presse, véritable intoxication psychologique de la population est simplement honteuse et digne des régimes totalitaires. Malgré cela, certains Français ont commencé à se réveiller, et, même si la macronnie est devenue minoritaire, la politique ne change toujours pas, Macron se comporte toujours en monarque, convaincu du soutien des Républicains

Avec le R.P.L., de telles pratiques ne seront plus possible, il ne sera plus possible de gaspiller l’argent des contribuables pour les asservir et leur faire encourir les risques de guerre face à la Russie : Une excellente occasion pour le pouvoir de réduire encore davantage nos libertés sous de faux prétextes. 

La seule censure, si j’ose dire, qui sera appliquée avec le R.P.L. sera la publication d’informations mensongères : sanctions pénales très dissuasives en cas de non-respect d’une saine information. Rétablir un minimum d’honnêteté en politique ne sera pas un luxe, mais nous avons conscience des difficultés que cela représente, comme l’établissement d’une loi obligeant tous les candidats à respecter leur propre programme, et ce à tous les niveaux (maires inclus). Tous auront obligation de tenir leurs promesses (sauf cas de force majeur réelle, reconnue par le peuple par référendum !)

Avec le R.P.L. toutes formes de censures partisanes seront supprimées et le principe d’égalité respecté !


Liberté d’expression














Droits de l'homme et du citoyen 

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 proclame que nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leurs manifestations ne troublent pas l'ordre public établi par la loi (article 10) et que la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire et imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi (article 11). 

La Révolution française a ainsi supprimé la censure royale. Cependant, la mise en place d'un régime libéral, pour la diffusion des écrits et la représentation des spectacles, ne s'est pas opérée par une rupture brusque, mais au terme d'un double processus qui, entamé au XVIIIe siècle, ne s'est pas achevé avant la fin du XIXe.
La suppression de la censure résulte d'abord des transformations politiques qui ont mené à l'instauration durable d'un régime républicain. 

Au long du XVIIIe siècle, nombre de critiques de l'absolutisme s'en prirent à la censure royale, pilier d'un système qui ne pouvait laisser s'exprimer une opposition sans se renier dans ses principes. La proclamation de la liberté d'expression en 1789 s'inscrit dans la continuité de ces critiques. Mais les régimes qui se sont succédé à partir de la Révolution ont rarement permis une liberté effective. 

À partir des années 1830, si la liberté d'impression pour les livres devient très grande, il en va tout autrement pour la presse périodique. En effet, de 1789 à 1881, la liberté de la presse reste étroitement encadrée, quand elle n'est pas officiellement supprimée. Sous Robespierre et la Terreur, elle n'est déjà qu'une fiction : en principe, elle est reconnue mais, dans les faits, ceux qui en usent contre le régime sont arrêtés. 

Au XIXe siècle, presque tous les régimes mettent en place des dispositifs qui la suppriment ou la réduisent fortement. Bonaparte rétablit ainsi le principe de l'autorisation préalable, avant de procéder à une quasi-étatisation des journaux. Sous la Restauration, un délit de tendance est institué, lequel permet des décisions arbitraires. Très souvent, au XIXe siècle, les journaux sont soumis à une obligation de cautionnement ou à des taxes spécifiques : le pouvoir politique limite ainsi, par des obstacles économiques, la liberté de la presse (une fâcheuse tendance qui se remet en place en 2022, avec Macron). 

Un régime libéral n'est véritablement institué que sous la IIIe République, avec la loi du 29 juillet 1881, encore en vigueur de nos jours : désormais, l'imprimerie et la librairie sont libres, tout journal ou écrit périodique peut être publié sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement Les lois scélérates de 1893-1894 supprimeront pourtant ce régime libéral pour les publications anarchistes.

La suppression de la censure renvoie à une autre évolution de long terme : l'autonomisation progressive des activités culturelles par rapport aux pouvoirs religieux et politique. Dès le XVIIe siècle, mais beaucoup plus ouvertement au siècle suivant, des hommes de lettres ou de science revendiquent le droit de douter des dogmes religieux et de s'exprimer sur des questions sociales et politiques. 

Ils tendent à considérer que la recherche de la vérité ou de valeurs esthétiques mérite d'être poursuivie pour elle-même et qu'aucun pouvoir ne peut lui assigner de limite. Cette aspiration s'affirme définitivement avec les Révolutions artistiques du XIXe siècle. Les grands procès littéraires, comme ceux que le ministère public intente à Flaubert et à Baudelaire en 1857, constituent, à cet égard, une dernière tentative des pouvoirs temporels pour censurer les écrivains. 

Comme le montre l'exemple des Fleurs du mal, ces rappels à l'ordre au nom de la morale publique et religieuse et des bonnes mœurs deviennent contre-productifs : même lorsque l'auteur est condamné, il en sort grandi parce que le principe de l'autonomie des écrivains s'impose au XIXe siècle. Durant cette période, une presse et une littérature de grande diffusion se développent aussi. 

Ces nouvelles entreprises inspirent parfois une réprobation morale, en raison, par exemple, de la place qu'elles accordent à l'évocation de crimes ou à de faits-divers sordides. Mais elles n'entendent reconnaître que la sanction du public et des ventes. Leurs créateurs, à l'image d'Émile de Girardin, s'engagent parfois très activement pour obtenir la liberté des publications.

À la fin du XIXe siècle, la censure héritée de l'Ancien Régime, en matière d'écrits, a quasi disparu. La censure théâtrale qui, sous des formes diverses, contrôlait le texte des pièces avant leur représentation est, quant à elle, dissoute en 1906. La France adopte donc un régime du même type que l'Angleterre, les Pays-Bas ou les États-Unis. Il obéit au principe libéral selon lequel la liberté est le principe et la restriction l'exception Un tel régime n'exclut pas que des spectacles soient interdits ou que des imprimés soient saisis. Mais ces mesures n'interviennent qu'a posteriori : à un régime préventif sévissant en amont s'est donc substitué un régime répressif, qui assure simplement, en cas d'infraction, la sanction et la réparation. En outre, ces mesures ne relèvent plus de l'arbitraire du Prince ou de ses agents, mais d'une décision de Justice.

Au XXe siècle, ce régime n'a guère été modifié que pendant les périodes de guerre. En 1914, la liberté de la presse est suspendue par décret. Les autorités civiles et militaires censurent les informations qui, relatives aux mouvements de troupes ou aux actions diplomatiques, pourraient servir à l'ennemi. Elles veillent aussi à ce que la presse ne démoralise pas les soldats ou la population et, ce qui est beaucoup plus contesté, à ce que les journaux soutiennent en tout domaine le gouvernement en place. 

En 1939, une censure préalable est à nouveau rétablie. Avec la défaite, elle tombe sous contrôle allemand. Sous l'Occupation, la répression concerne aussi les livres : une liste d'ouvrages interdits est établie. Elle frappe les auteurs juifs, ainsi que des livres jugés antiallemands ou écrits par des responsables politiques de l'avant-guerre. À l'occasion de la guerre d'Algérie, la loi du 3 avril 1955 sur l'état d'urgence est adoptée par le gouvernement d'Edgar Faure. 

Elle autorise le ministère de l'Intérieur, le gouvernement et les préfets à prendre le contrôle de l'ensemble des moyens d'expression Dans les années qui suivent, cette disposition permet l'interdiction de journaux ou de livres qui dénoncent la pratique de la torture par l'armée ou les opérations de pacification

Ordre public et bonnes mœurs

Ces périodes particulières mises à part, le contrôle étatique des publications a été très limité au XXe siècle. L'assouplissement de la législation traduit certainement un progrès de la liberté d'expression, mais il tient aussi à l'affaiblissement du rôle social de l'écrit face aux nouveaux moyens de communication. 

Il faut remarquer que le développement du cinéma et de la télévision s'est accompagné dans tous les pays de la mise en place d'interventions étatiques de type préventif. Ces interventions se sont réclamées le plus souvent du souci de la nécessité d'assurer l'ordre public et de protéger les bonnes mœurs Très rapidement après l'apparition du cinéma, les autorités politiques ont pris des mesures pour prévenir les troubles auxquels les projections de films pouvaient, à leurs yeux, donner lieu. 

Aux États-Unis comme en Europe, ce sont d'abord les autorités locales qui interviennent dans le cadre de leur pouvoir de police pour interdire des projections. Le premier arrêté municipal instaurant une censure est pris en 1907 à Chicago. En 1909, le ministre de l'Intérieur français enjoint aux préfets d'inviter les maires à interdire la projection d'une quadruple exécution capitale filmée à Béthune. 

Dans les années 1910, des maires font systématiquement visionner les films projetés dans leur ville. Cette censure préalable improvisée localement est organisée et officialisée en juillet 1919 à l'échelle nationale : un film, pour être diffusé, doit obtenir un visa d'une commission ministérielle. Sur le modèle du British Board of Film Censors, le Québec crée un Bureau de censure du cinéma en 1913, qui agira avec zèle jusqu'à sa suppression, en 1967. Aux États-Unis, les studios de Hollywood, pour éviter les instances de censure locales ou nationales, préféreront s'autocensurer en adoptant dans les années 1930 un code de production, le célèbre code Hays

Le système français d'autorisation préalable est réorganisé en 1948 autour du Centre national de la cinématographie. Il reste aujourd'hui en vigueur même si ses critères se sont assouplis depuis les années 1970. Des films ont ainsi été interdits ou condamnés à une diffusion restreinte. C'est le souci des bonnes mœurs qui a le plus souvent justifié ces décisions. En 1965, une adaptation par Jacques Rivette de La Religieuse de Diderot est interdite parce qu'elle met en scène une sœur sadique et une autre saphique. La représentation de la sexualité a été une question majeure en matière de censure cinématographique. 

En 1972 encore, Le Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci provoque un scandale pour une scène de sodomie ; il est interdit notamment en Espagne et en Italie. Les films considérés comme pornographiques ont été longtemps interdits de projection publique. Ils ont été très brièvement autorisés en 1974, avant qu'un régime spécifique ne leur soit appliqué : leur diffusion est depuis lors réservée à un public majeur et limitée à des salles spécialisées ; les sociétés qui les produisent et les exploitent sont soumises à une taxation particulièrement lourde et ne peuvent prétendre à des aides publiques. Les mêmes préoccupations d'ordre moral ont pesé sur la télévision. 

En ce domaine, les États ont longtemps pu s'abstenir de mettre en place des instances de censure spécifiques, puisque la télévision a longtemps été un monopole public. La diffusion de certains films était, de fait, inenvisageable dans les années 1960 ou 1970. 

En 1961, des responsables français invoquent la responsabilité de l'État, garant de l'ordre moral et culturel, pour mettre en place un comité de visionnage ; celui-ci peut décider d'incruster à l'image un carré blanc pour les programmes qu'il juge trop permissifs ou trop violents. Le carré a des effets sur la diffusion du programme. Il aspire d'abord à la réserver à un public averti. Son incrustation, par ailleurs, altère l'intégrité visuelle du programme. Elle en oriente aussi potentiellement la réception en attirant l'attention des spectateurs sur les thèmes ou les scènes qui ont pu justifier l'insertion du symbole. 

Aujourd'hui, à travers la classification des films qu'il impose aux chaînes, le Conseil supérieur de l'audiovisuel perpétue, mais sous une forme assouplie, la logique du carré blanc Les responsables des chaînes ont, par ailleurs, intériorisé ces critères moraux et tendent à s'interdire d'eux-mêmes la diffusion de certains programmes à des horaires considérés tous publics

Cette censure morale n'a pas totalement épargné la diffusion de l'écrit qui s'est considérablement élargie au XXe siècle avec la scolarisation croissante de la population. Elle s'est certainement beaucoup opérée par des mécanismes informels. Dans les bibliothèques publiques par exemple, le souci de protéger les jeunes, mais aussi les milieux populaires et les femmes, de certaines lectures, a été longtemps très prégnant. Il conduisait à mettre en place des procédures qui, comme le prêt indirect, limitent l'emprunt des livres, ou, plus radicalement, à ne pas commander certains ouvrages. 

Dans beaucoup de bibliothèques, les livres abordant, par exemple, l'adultère, la sexualité ou le suicide ont fait l'objet de traitements spécifiques, de même qu'une littérature populaire jugée potentiellement immorale, comme les livres policiers, les romans sentimentaux ou les bandes dessinées. Ces préoccupations ont également conduit en France à l'adoption de la loi du 16 juillet 1949 visant à protéger les jeunes lecteurs contre des écrits susceptibles de présenter sous un jour favorable des pratiques comme le banditisme, le vol, la débauche, les préjugés ethniques ou la consommation de drogues. En vertu de cette loi, les publications destinées à la jeunesse sont soumises à des contraintes spécifiques. 

En outre, le ministre de l'Intérieur, dès lors qu'il juge qu'une publication présente un danger pour la jeunesse, peut en interdire la vente aux mineurs et la priver de publicité et d'affichage. Mais cette dernière disposition s'applique à l'ensemble des livres et des périodiques. Elle confère au pouvoir politique la possibilité de limiter fortement la diffusion d'une publication, en l'absence de toute décision de Justice. Les Comics américains et leurs superhéros des années 1950-1960 ou, plus récemment, les mangas japonais ont souvent été les cibles de ce dispositif.

Par certains de leurs traits, ces interventions étatiques contemporaines ne sont pas sans rappeler les temps où l'administration et la police du roi se mettaient au service de la censure religieuse. Bien souvent, elles sont d'ailleurs indissociables de la mobilisation de groupes et d'associations liées à l'Église catholique (National Legion of Decency aux États-Unis, Ligue du cinéma et des bonnes mœurs au Québec) et, dans une moindre mesure, de ligues morales d'inspirations protestantes. 

La loi française de 1949 répond ainsi en grande partie à l'indignation que des milieux catholiques exprimaient depuis les années 1930 devant le développement des bandes dessinées. Et le contrôle du cinéma entretient des relations étroites avec les mises en garde lancées, au moins jusque dans les années 1950, par l'Église catholique. 

En 1936, Pie IX considérait que le cinéma contribuait à la divulgation du péché et du vice En 1957, dans l'encyclique Miranda prorsus sur le cinéma, la radio et la télévision, Pie XII parlait des ruines morales et matérielles évidentes causées par des doctrines défendant la liberté d'expression entendue comme liberté de diffuser sans aucun contrôle tout ce que l'on veut, fût-ce immoral et dangereux pour les âmes C'est ainsi que L'Âge d'or (1930) de Luis Buñuel reste interdit en France jusqu'en 1981, et que son Viridiana (1961), jugé également blasphématoire, subira le même sort en Espagne, en Italie et en Suisse.


La survivance d'une censure politique

Le statut juridique du cinéma et de la télévision a par ailleurs favorisé la perpétuation d'une forme de censure gouvernementale animée par des considérations politiques. Dans la France d'après 1945 par exemple, on interdit Les statues meurent aussi d'Alain Resnais et Chris Marker, sur l'art d'Afrique noire et le colonialisme.

En 1955, a été interdit Le Rendez-Vous des quais de Paul Carpita, fiction ayant pour cadre une grève en 1950 des dockers marseillais opposés au chargement de matériel militaire pour la guerre d'Indochine. 

En 1955 également, pour obtenir le visa de Nuit et Brouillard, Alain Resnais doit recouvrir à la gouache le képi d'un gendarme français au camp de déportation de Pithiviers. Des films provenant de pays communistes ont été régulièrement interdits, au motif qu'ils constituaient des œuvres de propagande. 

Les projections du Cuirassé Potemkine, réalisé en 1925 par Serge Mikhaïlovitch Eisenstein, ne furent ainsi autorisées qu'en 1953 ; en 1963, Cuba si ! de Chris Marker est interdit. Quant aux Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick, il n'est même pas présenté en 1957 à la commission de censure. Elle n'aurait pu l'accepter : le film risquait d'engendrer des incidents avec des associations d'anciens combattants ; il se rapportait à un épisode de la Première Guerre mondiale évacué de la mémoire nationale, les soldats français fusillés après jugement en Cour martiale pour avoir refusé de combattre. Il n'obtint son visa que dix-huit ans après sa sortie. Pendant la guerre d'Algérie, Le Petit Soldat (1960) de Jean-Luc Godard ou La Bataille d'Alger (1966) de Gillo Pontecorvo sont, parmi d'autres, interdits.

Les médias audiovisuels publics ont également fait l'objet d'une censure politique. Au temps du monopole public, la télévision se trouvait de fait dans une situation comparable à la presse officielle instituée par Richelieu. Le gouvernement avait les moyens d'intervenir sur le contenu du journal et des programmes télévisés. 

Dans les années 1960, il existait un ministre de l'Information qui pouvait convoquer les responsables de la radio et de la télévision pour décider de la composition des journaux du soir. La plupart des grands journalistes de la télévision publique étaient, sinon proches du pouvoir gaulliste, en tous les cas très révérencieux à son égard. Des émissions satiriques, qui tournaient en dérision des responsables de l'époque, ont été interrompues, tout comme des programmes conçus par des réalisateurs marqués à gauche à l'image de Stellio Lorenzi. 

Le traitement de sujets touchant à l'histoire nationale (et, en particulier, à la période de l'Occupation) ou à la personne du chef de l'État était particulièrement surveillé. Le Chagrin et la pitié, de Marcel Ophüls, qui obtient son visa en 1971 deux ans après sa réalisation, n'est projeté que dans une unique salle à Paris et ne sera diffusé par la télévision qu'en 1981.

Cette censure gouvernementale s'est assouplie dans les années 1970 et plus encore durant la décennie suivante. La gauche, arrivée au pouvoir en 1981, a évité de trop recourir à des pratiques qu'elle stigmatisait quand elle était dans l'opposition. L'apparition de chaînes privées, qu'il est plus difficile au gouvernement de contrôler étroitement, a par ailleurs rendu moins efficace la censure politique sur les chaînes publiques.


Les censures économiques

Au XXe siècle, la réflexion sur la censure a accordé une place importante aux effets qui résultent de l'économie des secteurs culturels. Connus depuis longtemps, ces effets ont plus particulièrement suscité des débats depuis les années 1980. C'est qu'ils se sont intensifiés avec l'apparition de télévisions privées et avec le phénomène de concentration économique dans nombre de secteurs culturels. L’exemple des médias (presse, radio, télévision) montre que ces effets peuvent prendre différentes formes.

Ces médias, particulièrement lorsqu'ils tirent de la publicité une très grande part de leurs recettes, doivent composer avec des préoccupations commerciales. Pour attirer les investissements publicitaires, ils se doivent de réunir un large public et/ou de toucher prioritairement des catégories dotées d'un fort pouvoir d'achat. Du même coup, ils sont portés, par exemple, à privilégier ce qui est jugé divertissant, léger, et accessible au plus grand nombre. De même, en matière d'informations, ils tendent à valoriser, plutôt qu'un journalisme d'analyse, ce qui est sensationnel ou directement utile à leur public. 
Ces médias, bien sûr, ne se transforment jamais en une instance de censure de type traditionnelle qui, pour des raisons commerciales, interdirait formellement des idées et des œuvres. Mais ils permettent à certaines productions culturelles ou intellectuelles d'accéder au circuit de diffusion le plus large, pendant que d'autres se trouvent reléguées dans des circuits secondaires. En outre, dans les médias privés, les journalistes sont dans une position difficile lorsqu'ils traitent d'informations engageant les intérêts des propriétaires de leurs entreprises ou d'annonceurs. 
Un gros annonceur, par exemple, peut menacer de retirer des budgets publicitaires à un média qui divulguerait des informations le desservant. Des journalistes expliquent qu'anticipant sur ce type de menaces il leur arrive de renoncer à un article ou à un reportage. Ce faisant, ils s'autocensurent, un peu comme Descartes qui renonça à publier l'un de ses manuscrits en apprenant la condamnation de Galilée. Depuis les années 1990, le fait que les grands médias soient, presque tous, la propriété de grands groupes et très dépendants de la publicité a favorisé une certaine bienveillance à l'égard du libéralisme économique, qui leur a parfois été reprochée. 

L'expression de pensée unique, qui a alors été utilisée, a été créée à des fins polémiques. Elle avait l'avantage de suggérer qu'il ne suffit pas nécessairement que les médias soient libérés de la tutelle politique pour que le pluralisme soit effectif.

La prise en compte de ces censures économiques montre que les catégories, héritées du combat qui a permis de proclamer la liberté d'expression, ont été en partie renversées depuis la fin du XIXe siècle. Par exemple, alors que la presse avait été l'une des grandes victimes de la censure royale, nombre d'intellectuels et d'artistes voient aujourd'hui dans le silence des médias une censure d'autant plus redoutable que, contrairement aux mises à l'Index ou aux interdictions royales, elle ne s'accompagne d'aucune publicité pour les œuvres ou les idées qu'elle exclut. De même, l'État, qui incarnait jusqu'alors la censure, a été au XXe siècle régulièrement sollicité pour garantir, voire rétablir, le pluralisme.


Laïcité













À l'époque où l'anglais est devenu la langue internationale, un terme français résiste à toute anglicisation, c'est celui de laïcité Certains en tirent argument pour affirmer que la laïcité est une exception française Peut-être est-il plus exact d'écrire que la laïcité est une invention française, ignorée par certains pays, plus ou moins bien acclimatée dans d'autres ? 

Mais, curieusement, si l'histoire des religions s'est beaucoup développée depuis le XIXe siècle, celle de la laïcité reste encore assez largement à écrire. En outre, et ceci explique sans doute en partie cela, plusieurs conceptions différentes de la laïcité s'affrontent encore aujourd'hui, si bien que la définition d'une vraie laïcité reste toujours, en France comme ailleurs, un enjeu social.


Révolution, entre religion civile et laïcisation

Dans la société de chrétienté, le problème du pouvoir était abordé, de façon dominante, sous l'angle des rapports distincts mais non séparés du spirituel et du temporel. Au cours des siècles, le temporel l'a de plus en plus emporté mais sans que le cadre institutionnel et socioculturel soit fondamentalement transformé. 
Ainsi, le roi de France est le lieutenant de Dieu sur terre Sacré à Reims par l'archevêque de la ville, il reçoit alors l'onction et prête serment de défendre l'Église catholique et sa foi.

L'article 3 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen opère un renversement complet du fondement du pouvoir en affirmant : le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément Naturellement, ce nouveau principe n'est pas élaboré ex nihilo par les constituants. Dès le Moyen Âge, certaines théories religieuses insistaient sur la médiation du peuple et sur son contrat implicite avec le souverain. Du XVIe au XVIIIe siècle, théologies puis philosophies du politique avaient enrichi et sécularisé cette conception. 

On connaît l'impact de l'ouvrage de Jean-Jacques Rousseau, Le Contrat social. Son influence sur les constituants se marque non seulement dans cet article 3 mais dans les projets d'articles sur la religion qui substituent à la problématique des rapports du temporel et du spirituel celle de la religion civile Avec cette dernière, Rousseau cherchait à concilier deux facteurs : la tolérance religieuse qui devait permettre de faire coexister plusieurs religions positives comportant chacune ses doctrines spécifiques et la nécessité de dogmes élémentaires (l'existence d'une divinité, la vie après la mort, la sainteté des lois, etc.), dogmes qui s'imposent car ils assurent son fondement à la morale commune indispensable au lien social.

Les États-Unis d'Amérique feront socialement coexister la liberté religieuse (et même, dès 1791, un certain type de séparation des Églises et de l'État) et l'existence d'une religion civile (qui perdure encore aujourd'hui). La France Révolutionnaire et postRévolutionnaire ne pourra pas, malgré diverses tentatives, réaliser cette coexistence, et, à travers de multiples tâtonnements, des conflits et des compromis, elle inventera une solution différente : la laïcité.

Schématiquement, en effet, le pluralisme religieux américain permettait une dissociation entre la religion civile, qui contribue à fonder la morale commune, et les diverses religions positives, essentiellement les multiples dénominations protestantes dont chacune n'avait plus (en général) l'idée d'être une Église exclusive mais se voulait une manifestation particulière (la meilleure selon ses membres) du christianisme. Théorie et réalité pouvaient se concilier. 

Pour la France, la théorie de Rousseau s'avérait très paradoxale : l'exclusion de l'intolérance (les tenants du hors de l'Église, point de salut) faisait partie des dogmes élémentaires de la religion civile. Appliquée, elle aurait abouti concrètement à bannir une Église qui prétendait regrouper la totalité des Français et à laquelle il semble bien que la masse du peuple restât effectivement attachée. C'est pourquoi les projets d'articles sur la religion mis en discussion dans les débats pour la Déclaration des droits, sans désigner nommément le catholicisme, faisaient coïncider religion civile et religion positive, autrement dit dogmes de base de la morale sociale et système ecclésial particulier. Cela était inacceptable pour les partisans de la liberté religieuse, et l'on assista, les 22 et 23 août 1789, à des rudes empoignades. 

Finalement, le texte voté – qui devint l'article 10 de la Déclaration telle qu'elle existe encore aujourd'hui – affirme : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. C'est l'affirmation – sous une forme très modérée il est vrai – de la liberté de conscience.

Cependant, le statut social de la religion n'est pas clarifié pour autant, et différentes mesures montrent que l'on reste toujours dans la perspective d'une religion civile, source de la morale et garante du lien social. Ce rôle est d'abord confié à un catholicisme dont l'organisation est transformée par la Constitution civile du clergé (1790). L'Église catholique se fragmente alors en deux blocs. Ensuite, en certains endroits, la Révolution crée sa propre religion civile avec les cultes Révolutionnaires (1793) : cultes de la déesse Raison, de la déesse Liberté, que Robespierre tente de ramener au culte de l'Être suprême et au dogme de l'immortalité de l'âme. Cela s'accompagne d'une répression politico-religieuse qui exclut le développement du pluralisme religieux.

Pourtant, de façon parfois ambiguë, d'autres mesures allaient dans un sens différent : disparition des délits d'ordre religieux et reconnaissance explicite du libre exercice des cultes (1791), transfert des registres d'état civil des prêtres aux employés municipaux, instauration du mariage civil et de la possibilité du divorce (1792). 

Ces mesures peuvent être qualifiées de laïcisantes. Il en est de même de la séparation des Églises et de l'État, votée en 1795, mais dont l'application resta partielle. Laïcisation et nouvelle religion civile peuvent néanmoins se trouver mêlées ; ainsi en est-il de l'adoption d'un calendrier républicain. Principe de laïcité dans la France de 1792 où l'état civil s'est affranchi des registres paroissiaux, on se marie au nom de la loi et le divorce devient possible. L'invention de la laïcité est la conséquence logique du renversement Révolutionnaire de 1789 qui place dans la nation le principe de toute souveraineté.


Premier seuil de laïcisation et conflits des deux France

Napoléon Bonaparte et son conseiller Portalis vont effectuer une œuvre de recentrage et de stabilisation qui peut être qualifiée de premier seuil de laïcisation 
Il est mis fin à la séparation des Églises et de l'État par la signature d'un concordat avec Rome (1801) et la création d'un système de cultes reconnus (1802) : catholicisme, protestantismes – luthérien et réforme – et, plus tard, culte israélite. La liberté de conscience et de culte (sous réserve de dispositions d'ordre public), l'absence de délits d'ordre religieux, la laïcisation de l'état civil, l'obligation du mariage civil (avec la possibilité du divorce) sont maintenues. Cependant, le calendrier républicain est supprimé.

Ce nouveau cadre cherche à concilier les deux logiques à l'œuvre sous la Révolution. Les acquis stabilisés de la laïcisation font que, dès ce moment, la France possède certaines caractéristiques originales par rapport au reste de l'Europe : la laïcisation de l'état civil permet de ne plus faire coïncider forcément de grands moments de la vie avec des cérémonies religieuses (par exemple : le mariage doit être célébré à la mairie avant de pouvoir l'être dans un édifice cultuel) ; il est possible de vivre en athée (même si cela est considéré comme un mauvais exemple social), et plusieurs religions se trouvent mises juridiquement à égalité alors que le catholicisme est ultra-majoritaire. 

D'autres aspects, cependant, relèvent d'une perspective de religion civile. On considère que les cultes reconnus véhiculent la même morale judéo-chrétienne, qui est à la base de la civilisation et permet le lien social. Ces cultes reconnus (dans les faits, essentiellement le catholicisme) doivent donc assurer une socialisation morale capable d'imprégner même ceux qui sont indifférents en matière de religion

Un tel dispositif se veut équilibrer. Va-t-il mettre fin au conflit des deux France qui s'est manifesté sous la Révolution ? Non, mais il va le ramener à l'intérieur de certaines limites : à la violence physique sucé d’un conflit idéologique et politique. Pourtant, le conflit perdure car l'équilibre instauré – qui va durer un siècle et traverser différents régimes politiques – reste instable. Chaque force en présence tentera de l'infléchir à son profit.

Le mouvement clérical s'appuie sur le rôle de religion civile dévolu de fait au catholicisme et, sans revenir sur la liberté de culte accordée aux minoritaires, demande que l'on donne à cette religion les moyens nécessaires pour exercer une bonne influence sur les mœurs et la société dans son ensemble. Il voudra contrôler l'instruction, en plein développement. Il va se lier principalement à deux régimes, la Restauration (1815-1830) et le second Empire (1852-1870) ; surtout sans sa période dite autoritaire Sous le premier, sans revenir sur la pluralité des cultes reconnus, le catholicisme est déclaré religion de l'État. Symboliquement, un délit d'ordre religieux est rétabli avec la loi sur le sacrilège (1825). Ces deux mesures seront de nouveau abolies en 1830. 

Une autre disposition s'avéra plus durable : l'interdiction du divorce (il sera rétabli seulement en 1884). Sous le second, la liberté d'expression face à la religion majoritaire est limitée. L'école est en partie mise sous la tutelle du catholicisme, la presse catholique attaque les prétentions de la raison et de la science, et manifeste son opposition aux droits de l'homme tels qu'ils ont été définis en 1789.

L'anticléricalisme, au contraire, défend des valeurs issues de la Révolution. Il peut simplement s'agir de principes libéraux. Chez certains, en revanche, dont le grand historien Michelet, il se produit une sacralisation des idéaux Révolutionnaires en vue de recréer une communauté spirituelle entre les individus affranchis des Églises. 

Dans l'idéologie républicaine française, écrit Claude Nicolet, il y a une prise de position sur les finalités, sur les valeurs, qui rejoint inévitablement le domaine religieux. À partir du second Empire, notamment avec la libre pensée, toute religion positive est souvent perçue par le noyau dur de l'anticléricalisme comme autoritaire, intolérante et favorisant l'immobilisme. Elle apparaît donc moralement nuisible, et son utilité sociale se trouve mise en cause. La liberté de penser signifie alors la possibilité de penser hors des dogmes de la religion.


Construction de la laïcité française

Le conflit prend une tournure dramatique avec la défaite de 1871. Les deux France paraissent irréconciliables, alors que le pays a un besoin urgent d'unité nationale. La République a été proclamée mais le camp clérical tente de restaurer la monarchie. Il échoue.’est la République des républicains Le catholicisme ne joue plus le rôle qui lui est dévolu depuis le début de siècle. Va-t-il être remplacé par une religion civile républicaine, au risque de susciter des problèmes analogues à ceux de 1793 ? 

Beaucoup de catholiques le craignent. Mais, si le climat reste passionnel, la situation n'est plus celle de la Révolution : les gouvernements républicains sont périodiquement soumis à réélection. Ils vont rechercher des compromis acceptables par une majorité de Français, compromis qui donneront lieu à de vifs débats. Au total, un second seuil de laïcisation sera élaboré ; il donne les lignes de force de la laïcité française.

Dans les années 1880, les mesures de laïcisation concernent principalement l'école, le lieu le plus sensible des luttes passées. La loi du 28 mars 1882 rend l'enseignement primaire obligatoire et laïque. La religion n'est plus enseignée dans les locaux scolaires, mais un jour de congé est prévu pour que les parents puissent envoyer leurs enfants au catéchisme. 

La loi d'ensemble du 30 octobre 1886 laïcise le personnel enseignant tout en maintenant la liberté de l'enseignement. Jules Ferry, aidé par Ferdinand Buisson, a joué le premier rôle dans ces changements. Pour lui, la religion n'est pas le fondement de la morale mais, au contraire, la morale constitue l'élément solide et stable des religions. Une morale laïque peut donc devenir la valeur commune assurant le lien social. La laïcité est fondée sur le refus implicite d'une religion civile.

Vingt ans plus tard, quand l'école laïque eut socialisé une nouvelle génération, le système des cultes reconnus est aboli : c'est la seconde étape de la construction de la laïcité, d'abord marquée par une lutte très vive contre les congrégations religieuses enseignantes et la fermeture de leurs établissements par Émile Combes, président du Conseil. Cette tension se double d'un conflit entre la France et le Saint Siège.

Cependant, le projet (très combatif) de séparation des Églises et de l'État rédigé par Combes n'aboutit pas. La loi de séparation, adoptée le 9 décembre 1905, contient, au contraire, des dispositions libérales : respect de la liberté de conscience, du libre exercice des cultes et de l'organisation interne des religions (bien que la structure hiérarchique du catholicisme soit considérée par certains laïques comme antirépublicaine), mise à la disposition gratuite des différents cultes, d'édifices religieux publics, etc. Mais la République ne reconnaît plus aucun culte, et il n'est plus question que tel ou tel d'entre eux bénéficie de fonds publics, sauf pour certains services d'aumôneries dans des lieux clos. 

Ces diverses dispositions concrétisent le refus d'une religion civile : non seulement être adepte d'une religion ou être athée relève d'un choix individuel (ce qui est aussi le cas dans les pays où la liberté religieuse est effective), mais la religion est privatisée : d'une part, il ne doit pas être demandé de service public aux différents cultes ; d'autre part, les services publics de l'État ne doivent porter aucune marque de caractère religieux. Si le protestantisme et le judaïsme ont globalement accepté la nouvelle logique, le catholicisme l'a d'abord refusée : un accord est cependant intervenu en 1923 et, en 1945, la hiérarchie catholique déclare que la laïcité peut être acceptée. 

L'année suivante, la Constitution qualifie la France de République laïque et indique que l'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés, est un devoir de l'État Reprenant ces propos, la Constitution de 1958 ajoutera que la République respecte toutes les croyances Un certain consensus semble donc réalisé, qui n'empêche pas la persistance de conflits. Le plus important concerne l'école : il resurgit périodiquement depuis que des fonds publics sont attribués aux écoles privées (à 90 % catholiques) pour leur participation à l'œuvre d'éducation. 

Il existe également certaines tensions sur le plan de la morale sexuelle ou en rapport avec le développement de l'islam en France. Mais la non-application du dispositif juridique laïque en Alsace et en Lorraine, régions qui n'étaient pas françaises lorsque se sont mises en place les grandes mesures de laïcisation, ne fait pas l'objet d'un débat social important.


La laïcité aujourd'hui

Résultat d'un conflit, la laïcité a permis la paix civile. Une symbolique républicaine s'est développée au XIXe siècle, forgée dans un combat, mais elle est devenue progressivement une imagerie commune : le même bonnet phrygien peut figurer sur l'écusson officiel du R.P.R. et sur la tête des manifestants C.G.T. (Maurice Agulhon). Il faut remarquer par ailleurs que la laïcité française n'a pas rétabli le calendrier républicain. Elle a gardé le calendrier traditionnel et maintenu les fêtes catholiques principales comme jours fériés chômés. Des cérémonies religieuses (certaines obsèques, par exemple) servent aussi de cérémonie civile. Voilà qui limite d'autant la privatisation de la religion. 

Un minimum de religion civile à la française subsiste ; composé de deux éléments d'origine distincte, il peut témoigner d'un consensus ou contribuer à la réactivation de conflits.

À partir des années 1980, où tant de mutations surviennent, un élément fondamental de la constitution de la laïcité, la morale laïque, se trouve néanmoins en crise. Cette morale reposait historiquement sur deux formes de croyances, liées elles-mêmes à deux types d'institutions :
La croyance en l'existence d'évidences morales stables, la morale éternelle (Jules Ferry) que l'école devait diffuser. Un reste de transcendance (les devoirs envers Dieu, supprimés seulement en 1923 du cours de morale) et le civisme républicain, fondé sur les principes de 1789, faisaient partie de cet universalisme, qui s'est heurté à diverses oppositions. Certaines dues à des courants idéologiques constitués : le maurrassisme mais aussi le marxisme et l'existentialisme ; d'autres induites par l'évolution sociale : la morale élémentaire a cessé de se confondre avec le civisme ;
La conviction que la science donnerait à la morale un fondement sûr et efficace, remplaçant celui de la religion. Associations et personnalités laïques ont recherché une morale scientifique, avec notamment la doctrine de la solidarité développée par Léon Bourgeois. C'est surtout à propos de l'institution médicale, autre pilier important quoique moins visible de la République laïque, que ces tentatives se sont faites jour. Les spécificités du système français de sécurité sociale leur sont dues pour une bonne part. Mais le progrès médical a fait naître à son tour des problèmes moraux particulièrement aigus (euthanasie, bioéthique, etc.), qui ont conduit à remettre en cause une vision un peu trop naïve des rapports entre science et morale.

Cette crise, sous ses deux formes, fragilise à coup sûr l'idée et la pratique traditionnelles de la laïcité. Elle ne condamne pas pour autant la laïcité en soi dans la mesure où celle-ci constitue – du juridique au symbolique – une règle du jeu indispensable au bon fonctionnement du lien social, mais qui ne saurait, pas plus que le lien social lui-même, échapper à ce processus permanent de dissolution et de recomposition qui fait, qui est l'histoire.


Les États contemporains et la laïcité


Laïcité de l'État : cette expression nous est familière. Elle sonne comme une évidence et presque un truisme. Pourtant, elle n'a de sens qu'en référence à une longue lutte historique, où s'est effacée de son champ l'institution qui lui faisait obstacle. Nous sommes ici en contexte chrétien, dans la vieille problématique du couple Église-État dont la loi de 1905, en France, a proclamé la séparation.

Nous sommes aussi devant une formulation récente de cette problématique. Il fallait qu'existât le mot laïcité, apparu dans les années 1870-1875 et encore donné comme un néologisme en 1911 par Ferdinand Buisson. Le mot État lui-même, tel que nous l'entendons, est d'usage moderne, propre à la culture germano-latine, pétrie de droit romain, périphérique dans la culture anglo-saxonne, plus attachée à l'idée de gouvernement central (central gouvernement). 

La loi de 1905 elle-même met en première ligne la République, à ses trois niveaux : l'État, les départements et les communes. En 1815, la Sainte-Alliance liait des monarques, non des États. Sous l'Ancien Régime, on parlait du royaume de France, dont l'État était l'appareil administratif, à la main du roi. 

En 1789, la Révolution s'est faite au nom de la nation. En droit international, les traités se concluaient entre souverains ou entre puissances. Aujourd'hui, l'Organisation des Nations unies (O.N.U.) a remplacé la Société des nations (S.D.N.).

Notions de Liberté

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Ordre public et bonnes mœurs

La survivance d'une censure politique

Les censures économiques
Zone de Texte: Révolution, entre religion civile et laïcisation

Premier seuil de laïcisation et conflits des deux France

Construction de la laïcité française

La laïcité aujourd'hui

Les États contemporains et la laïcité
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RASSEMBLEMENT POUR LA LIBERTE

Seul un peuple libre et indépendant peut connaître le bonheur et la joie de vivre !

La liberté constitue un idéal presque irréalisable : tous les gouvernements qui se sont succédés à ce jour,

sans exception, de droite comme de gauche, ont porté atteinte à nos libertés depuis 1789 !

La liberté est le but et la raison d’être du Rassemblement Pour la Liberté (R.P.L. en abrégé)

Liberté, égalité pour tous

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